Année de césure. Le témoignage de 2 étudiants en école de management

La « gap year » chère aux Anglo-Saxons gagne du terrain en France. Développement personnel, expérience professionnelle... découvrez ces 2 témoignages.

Année de césure. Le témoignage de 2 étudiants en école de management

    Avez-vous pensé à l'année de césure ?

    Retrouvez l'expérience de deux étudiants de l'EM Strasbourg et de Brest Business School. À chaque étudiant sa manière d'utiliser la Gap Year. Portraits.

    Service civique pour Victor, étudiant de l’EM Strasbourg

    Il a passé presque toute son année dans une abbaye. Pourtant, l’année de césure de Victor P., étudiant de l’EM Strasbourg, n’était pas dédiée à la spiritualité. « Je suis avant tout un fan d’histoire, explique-t-il. Déjà en classe préparatoire, j’avais hésité à arrêter pour m’y consacrer. » Plutôt que de « tout plaquer », Victor profite de la possibilité d’une année de césure après sa deuxième année, pour travailler dans le domaine du patrimoine.

    « C’est à travers le Service civique que j’ai trouvé cette mission dans l’abbaye, explique-t-il. J’ai trouvé cela très intéressant. » Il ne sait pas encore qu’il logera là-bas, au milieu d’une communauté religieuse. « Je l’ai découvert au dernier moment, mais j’ai tenté l’expérience », sourit-il.

    Autre lieu, autre rythme

    Malgré son contexte assez particulier, la mission est prenante : « L’abbaye de Hautecombe est un endroit sublime. C’est le monument historique le plus visité de Savoie. Pourtant, il n’en existait encore aucune visite guidée », raconte Victor. C’est lui, en tant que responsable des visites, qui s’occupera de la mettre en place.

    Cette année de césure lui aura permis de savoir : « Si je ne l’avais pas fait, j’aurais toujours eu envie de travailler dans l’histoire. Aujourd’hui, je sais que je n’irai pas plus loin dans cette direction, en tout cas professionnellement », explique-t-il. Quant à sa vie dans la communauté, elle lui restera longtemps en tête : « C’était une expérience très spéciale. Je l’ai prise comme un défi et ne le regrette pas », sourit Victor.

    Faire le plein d’expérience pour Alexis.

    D’autres utilisent l’année de césure pour faire un long stage et booster leur CV. Alexis Pace, étudiant à Brest Business School, est de ceux-là. « Notre programme Grande école est très personnalisable, nous pouvons construire notre cursus de plusieurs manières différentes », explique-t-il. S’il faut cumuler douze mois d’expérience professionnelle, les stages peuvent être de durée variable. « Pour moi, une expérience de trois mois n’est pas assez significative. J’ai préféré faire deux stages de six mois. » Ainsi, il prend une année de césure, ce qui lui permet de travailler, et partira l’an prochain en double diplôme à l’étranger.

    Au moment de remplir son dossier – BBS, comme les autres écoles, demande aux étudiants leur motivation pour valider le projet – Alexis ne savait pas que l’année prendrait un tour aussi particulier. « Le coronavirus a un peu changé mes plans », admet-il. Et pour cause : depuis un mois, il travaille dans un Ehpad, avec la mission d’aider les personnes âgées confinées à maintenir un lien social. « Cela passe par différentes choses. Par exemple, certains ne savent pas utiliser des outils comme Skype, alors je me charge d’organiser des rendez-vous avec leur famille », illustre Alexis. Lui qui n’a jamais travaillé dans la santé découvre un nouveau monde, « assez chargé sur le plan psychologique, mais dans lequel, pour l’instant, je me sens bien », confie-t-il. Dans sa tête, son objectif reste son double diplôme en Chine, l’année prochaine. En croisant les doigts pour que l’horizon se soit dégagé d’ici là.

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