Digital, finance, conseil... les Bac+5 profitent de la reprise économique

La reprise économique fait la part belle aux titulaires de masters. Parmi les secteurs qui se distinguent : le digital, la finance et le conseil.

Digital, finance, conseil... les Bac+5 profitent de la reprise économique

    2020 restera comme l’un des pires millésimes en matière d’emploi pour les jeunes diplômés de niveau bac +5, avec une baisse de 16 % de leur insertion professionnelle selon l’Apec (Association pour l’emploi des cadres). Un reflux dû à la crise sanitaire, synonyme d’un manque de débouchés à l’étranger et d’un recrutement timide chez nous.

    Pour les jeunes sortis de leur formation en 2021, les chiffres ne seront connus qu’au printemps. Mais, sur le terrain, la sérénité est de mise. Les commerciaux, ingénieurs ou consultants, emplois typiques des bac +5, sont âprement recherchés.

    Le digital monte toujours

    En ce moment, Élisa Forte, jeune diplômée du master UX Design* de l’ECV Digital, reçoit de nombreuses propositions d’embauche LinkedIn. Même si elles ne sont pas toutes opportunes, « cette dynamique est assez impressionnante ! », s’étonne-t-elle. Son premier emploi  ? « Je l’ai trouvé par un membre du jury devant lequel j’ai présenté mon projet de fin d’études et qui a apprécié mon profil », explique-t-elle. Depuis, elle a changé d’entreprise pour un job qui lui plaît davantage et l’assure : « Tous mes amis de master ont trouvé le leur assez vite. »

    Pourtant, au cours de la pandémie, certaines entreprises ont gelé des embauches. Mais, quelques mois plus tard, « tout semble reparti, du moins pour mon métier, très demandé », affirme encore Élisa. Un avis confirmé par la directrice de son école, Alexia Moity : « La crise a poussé les entreprises à accélérer leur transformation. Nos métiers s’en trouvent renforcés. » ECV Digital annonce ainsi que plus de 90 % des diplômés de cette « promo Covid » est en poste 6 mois après leur sortie, dont 75 % en CDI. Les développeurs demeurent une denrée précieuse, quand les UX et UI Design*, métiers digitaux assez polyvalents, s’installent même dans des sociétés jusque-là peu habituées à les recruter. « Les PME ont passé la 5e vitesse dans leur stratégie numérique », pointe Alexia Moity.

    Consultants visés

    Les cabinets de conseil, friands de jeunes diplômés de masters, sont un autre témoin de la reprise. « En finance, il y a du travail. En tout cas, chacun de mes camarades du master Audit a été recruté », confie Anaïs Ahres, diplômée de ce cursus d’ICN Business School, à Nancy. Elle a souhaité viser l’antenne parisienne de KPMG, l’un des grands cabinets d’audit internationaux. « On nous annonçait une recherche d’emploi difficile, mais avant la fin de mon stage, j’avais déjà reçu une proposition d’embauche », témoigne-t-elle. N.C.

    Le chiffre : 56 %

    des jeunes diplômés sont inquiets quant à leur entrée sur le marché du travail (+ 15 % en un an)

    Source : Apec, 2021

    « Restons prudents tant que la crise n’est pas derrière nous »

    José Milano Directeur général du groupe Omnes Education (ex-Inseec U)

    L’emploi est-il au rendez-vous dans toutes les filières de vos écoles ?

    Au sein de la promotion 2020, la dernière dont nous avons les chiffres, l’insertion avait d’abord été difficile avant de repartir. Si bien que le taux d’emploi sur 12 mois est le même qu’avant la crise. Tous les secteurs embauchent des manageurs et des ingénieurs ; les métiers plus créatifs semblent encore en retrait. En 2021, les demandes d’accompagnement de nos diplômés dans notre Career Center, n’ont pas augmenté. C’est bon signe !

    La période est donc propice aux bac +5…

    Oui, mais restons prudents tant que la crise n’est pas derrière nous. L’économie a été fortement soutenue ces derniers mois et les éventuelles défaillances d’entreprises n’interviendront pas avant 2022. Des mouvements sont à prévoir : nous anticipons que bien des salariés chercheront à se reconvertir. Soit parce que leur entreprise ou secteur auront été impactés, soit parce qu’ils font un autre choix de vie, autre tendance forte.

    L’emploi, ce sont aussi les stages et l’alternance. Comment se portent-ils ?

    L’alternance connaît une augmentation énorme. Son modèle est salué par tous et les entreprises bénéficient encore d’aides exceptionnelles de l’État. Songez qu’un apprenti de niveau master revient à environ 2 000 euros par an, contre 35 000 pour le salaire d’un diplômé de même niveau.

    Quant aux stages, ils restent très appréciés. La demande des employeurs ne faiblit pas ni celle des étudiants, même s’ils ne font pas tous le choix de l’apprentissage.

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