L'alternance fonctionne à plein régime : les raisons et témoignage

Ils gagnent leur vie en étudiant et fourbissent leurs armes en entreprise, avant même d’avoir leur diplôme. Les apprentis ont la cote.

Illustration - Crédit Photo : Audencia
Illustration - Crédit Photo : Audencia

    En pleine incertitude sur la situation qu'elles rencontreront dans les mois à venir, les Business Schools s'accordent sur un point : l'alternance fonctionne à plein régime. Le plan de soutien du gouvernement – rendant, entre autres, l'embauche d'un apprenti quasiment gratuite la première année - a fonctionné. L'alternance a battu des records en 2020, avec 19 % de contrats de plus que l'année précédente. Les écoles accompagnent cette montée en puissance. Chez Audencia, par exemple, le nombre de places en apprentissage passera de 200 à 350 à la rentrée 2021, puis à 700 en 2023. « Les grands groupes ont joué le jeu et, ce qui est intéressant pour l'avenir, de petites entreprises qui n'avaient jamais embauché d'alternants s'y sont mises », constate Céline Fauchot, directrice générale de SCBS (South Champagne Business School). Autant d'employeurs qui découvriront les vertus du modèle.

    Apprendre en faisant

    Pour les étudiants, l'alternance a de solides atouts : on ne paie pas ses frais de scolarité, soit une économie de 10 000 € par an en moyenne ; on touche une rémunération ; et surtout, on apprend : « Pour moi, l'apprentissage, c'est le terrain, la réalité et la meilleure manière d'apprendre un métier », affirme Cassandre Meunier, ancienne étudiante à l'ESBanque (École supérieure de la banque). Un système qu'elle a découvert dès son BTS à Orléans. « En apprentissage, l'entreprise sert d'appui à la formation et inversement. On gagne beaucoup plus vite en maturité professionnelle », estime la jeune femme, aujourd'hui embauchée en CDI à la Caisse d'Épargne Loire-Centre.

    L’appel du terrain

    Étudiante en deuxième année à l'EGC Valence, Élisa Tonneton est, elle aussi, conquise. « J'ai eu beaucoup de mal à trouver une entreprise, concède-t-elle, mais c'est parce que nous étions en plein confinement. L'école m'a aidée en me proposant une offre. Je suis ravie de l'expérience que je vis. »

    Trois jours à l’école, suivi de deux à son poste d’assistante marketing dans une entreprise de transport : un rythme assez intense auquel la jeune femme a su s’adapter. « On a moins de temps personnel, il faut le dire, mais vous avez bien d’autres avantages. » À commencer par le fait de se sentir considérée comme une salariée à part entière. « Au fil des semaines, j’ai rencontré et créé du lien avec tout le monde ici, et me sens parfaitement intégrée. J’adore ça ! », se réjouit Élisa.

    Pour autant, conseillerait-elle à tout étudiant de se lancer dans l’alternance ? « Cela dépend tout de même de votre objectif », tempère-t-elle. Si vous voulez soigner vos notes aux examens pour, ensuite, candidater dans de très bons masters, il vaut peut-être mieux rester en formation classique. » En effet, pris dans la vie professionnelle, difficile d’être à 100 % dans tous les projets et partiels. « Mais pour les autres : allez-y, foncez ! », s'enthousiasme-elle.

    « Nous apprenons beaucoup les uns des autres »

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    Pour vous, quels sont les avantages de l’alternance ?

    Je n’ai découvert ce système que cette année et je le trouve vraiment intéressant, à plusieurs titres. Parmi les points forts, je citerai d’abord la qualité de la formation, vraiment axée sur la vie en entreprise. Ensuite, bien sûr, il y a l’aspect financier.

    En Business School, avoir votre scolarité entièrement payée est une chance extraordinaire, et c'est sans compter la rémunération qui vous permet d’avoir de quoi vivre tout au long de vos études.

    Quels sont les points négatifs ?

    En ce qui me concerne, il est vrai que je m’investis beaucoup dans l’entreprise, parfois au détriment des cours. Après trois semaines passées au travail, j’ai parfois du mal à basculer de nouveau vers l’école et laisser les projets professionnels derrière moi. L’équilibre n’est pas si évident à trouver pour satisfaire les deux parties et être bon partout !

    Dans la période que nous vivons actuellement, j’ajouterai la difficulté d’étudier en distanciel et de travailler, aussi, à distance. Ce n’est pas évident à gérer.

    Avez-vous l’impression d’apprendre mieux ?

    Oui, d’abord parce que, à mon poste chez Generali [NDLR : société d’assurance] à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), je touche à beaucoup de domaines différents. Ensuite, durant les temps passés à l’école, nous travaillons souvent en équipe, donc avec d’autres étudiants en apprentissage. Dans un groupe de cinq élèves, cinq entreprises différentes sont représentées et autant de fonctions diverses. Alors, forcément, nous apprenons beaucoup les uns des autres et cela rend nos travaux bien plus riches.

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