Point de vue
Olivier Faron, administrateur général du Cnam
« Le développement de l'apprentissage et de l'alternance est un défi à relever lors des prochaines échéances présidentielles. Les candidats prônent plus ou moins de travail manuel, plus ou moins de professionnalisation alors que l'apprentissage est souvent, voire le plus souvent, la meilleure des solutions tout en étant compatible pratiquement avec toutes les gammes de formation. Des chiffres ont été fixés, comme 500 000 apprentis en 2017, mais ils sont malheureusement souvent démentis par la réalité.
Pourtant, l'apprentissage est d'abord un enjeu individuel fort car il fusionne études et insertion professionnelle. C'est un avantage incontestable tout au long de la carrière… qui rime avec un gain salarial médian d'environ 100 euros pour les sortants d'alternance.
L’apprentissage est aussi un enjeu collectif mais souvent mal maîtrisé car il est porté par trop d’acteurs aux règles changeantes. Les politiques régionales privilégient par exemple de plus en plus l’apprentissage mais plutôt en ciblant les niveaux III et II.
En fait, nous devons assumer une révolution culturelle : comment faire aujourd'hui la meilleure alternance possible ? Les entreprises attendent des formats plus courts, plus opérationnels. Elles envisagent aussi des formes de recrutement différentes : pourquoi ne pas faire "grandir" des bacs +2 ou +3 motivés plutôt que bacs +5 plus formatés ? La pédagogie adaptée bouge, avec l'introduction du digital et avec plus de modularité. Autant de réponses à apporter pour favoriser le retour au plein-emploi. »
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