Métiers du BTP : priorité à l'insertion sur le chantier géant

Cinq mille salariés de la Société Générale y travailleront à terme. Mais déjà, sur le chantier du grand campus en construction à l’entrée de Fontenay-sous-Bois, plus de 300 personnes s’activent.

Métiers du BTP : priorité à l'insertion sur le chantier géant

    Cinq mille salariés de la Société Générale y travailleront à terme. Mais déjà, sur le chantier du grand campus en construction à l’entrée de Fontenay-sous-Bois, plus de 300 personnes s’activent. Parmi eux figurent des ouvriers au statut un peu particulier. Tous ont été recrutés en partenariat entre la société de construction Eiffage et la ville de Fontenay dans le cadre d’une clause d’insertion.

    Hier matin, les acteurs de l’insertion, de la Mission locale ou encore du service jeunesse ont visité le chantier et ont pu rencontrer les jeunes qui y suivent une formation ou y travaillent en intérim.

    Un partenariat entre la ville et Eiffage

    « C’est très gratifiant de retrouver nos jeunes, qu’on a suivis, qu’on a poussé dans cette voie, et qui vont ressortir avec un métier », souffle une travailleuse sociale. La ville et Eiffage ont signé une clause pour 74 705 heures de travail d’insertion. Un chiffre qui pourrait même être dépassé pour construire les 90 000 m 2 de cette entreprise gigantesque, « le pendant féminin à La Défense » selon l’architecte Anne Démians, livré en mars 2016.

    « Nous avons plusieurs façons d’accueillir des travailleurs de Fontenay ou des villes alentours en insertion »

    , explique Paulo Carvalho, responsable des ressources humaines chez Eiffage Construction. Douze ingénieurs auront travaillé pour nous pendant près de trois ans tout en faisant leurs études dans de grandes écoles du bâtiment. Six jeunes passent leur CAP de coffreur bancheur en alternance sur le chantier. Et nous faisons également travailler en permanence une dizaine de jeunes, via des entreprises d’intérim spécialisées en insertion. »

    Très encadrés sur le chantier, ces jeunes découvrent les différentes facettes des métiers du bâtiment. « On travaille autant sur les sous-sols, la préparation des façades ou même la fabrication d'escaliers en béton, se réjouit Nicolas Sebert, 25 ans, qui s'était déjà essayé au commerce et à la plomberie avant une longue période de chômage. Nos amis nous demandent toujours si ce n'est pas trop dur physiquement, si on supporte d'être dehors, mais on le savait, ça fait partie du métier. Notre objectif à tous c'est d'être embauchés par Eiffage à la fin du CAP. » Un espoir partagé par l'entreprise elle-même, qui investit beaucoup sur chacun de ces recrutements.

    TEMOIGNAGE

    « C’était un pari, mais je ne regrette pas », Jimmy Descarpentries, en CAP coffreur bancheur sur le chantier

    Il errait de missions d’intérim en missions d’intérim, notamment dans les espaces verts, jusqu’à ce que son profil de travailleur soit repéré et fasse de lui l’un des meilleurs éléments en insertion sur le chantier de la Société Générale. A 20 ans, et après avoir quitté sa Picardie natale faute d’emplois, Jimmy Descarpentries ne regrette pas d’avoir posé ses valises dans de la famille, à Fontenay.

    « Grâce à la Mission locale et à la société d'intérim en insertion Janus, on m'a proposé d'être candidat pour un CAP de coffreur bancheur en alternance sur le chantier d'Eiffage », raconte-t-il. « Je n'y connaissais rien, c'était un pari, mais le travail, c'est la vie, alors j'ai foncé et je ne regrette pas. »

    Financièrement non plus d'ailleurs. Eiffage a choisi de rémunérer au smic tous les apprentis en contrat de professionnalisation, quel que soit leur âge. « Je gagne entre 1 200 et 1 500 € par mois, en passant un peu moins de la moitié du temps au lycée aux Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). J'ai commencé en février dernier et j'espère décrocher mon CAP au printemps, et avoir une chance de rester dans l'entreprise. C'était important pour moi de trouver un emploi qualifiant, pour compter dessus dans l'avenir. »

    Laure Parny

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