Premier emploi : plus des 2/3 des jeunes estiment que l'école prépare mal à l'insertion pro

Selon une étude, les jeunes Français jugent l’accès à la vie professionnelle difficile et considèrent que l’école les prépare mal.

Premier emploi : plus des 2/3 des jeunes estiment que l'école prépare mal à l'insertion pro

    Quel chemin entre la maternelle et le premier emploi !

    Signer son premier CDD ou CDI est l’aboutissement d’un long parcours pavé d’obstacles. Qu’ils soient diplômés ou non, qu’ils aient en tête le métier de leurs rêves ou aucune idée de ce qu’ils veulent faire, c’est la douche froide. Ceux qui ont franchi l’étape estiment à 51 % que c’était un passage difficile, selon la première édition d’une enquête de l’Observatoire du premier emploi réalisée par OpinionWay que nous publions en exclusivité. Et, chez ceux qui font toujours leurs études ou qui recherchent un premier emploi, l’appréhension est à son comble : 70 % s’attendent à se retrouver dans la galère.

    Les jeunes livrés à eux-mêmes.

    Cette vision du premier emploi comme un obstacle difficile à franchir est particulièrement aiguë chez les moins de 25 ans (58 %) et ceux qui ont un niveau inférieur au bac (59 %). Au banc des accusés ? Plus des deux tiers (68 %) pointent, quel que soit le niveau d'études, des formations scolaires qui préparent mal au marché du travail. Quant à Pôle emploi ? La quasi-totalité des jeunes n'en attendent aucune aide puisqu'ils ne sont que 5 % à avoir trouvé un travail grâce à ses services.

    Et, contrairement à une idée reçue, les réseaux sociaux ne leur sont d’aucun secours, qu’ils soient professionnels (3 %) ou personnels (2 %). Les candidatures spontanées (23 %), les petites annonces (16 %) et le réseau des connaissances (14 %) restent le meilleur moyen de mettre le pied à l’étrier.

    Un premier emploi qu’on s’empresse de quitter.

    Un changement s'est opéré depuis la fin des années 1990, avec la multiplication des CDD, de l'intérim et des contrats courts. En France, on décroche un premier boulot en moyenne à 20 ans. Et on n'y fait pas de vieux os : 1 jeune sur 2 (48 %) reste moins d'un an, souvent volontairement, puisque 58 % des jeunes partent d'eux-mêmes. De plus en plus d'entre eux préfèrent démissionner, renoncer au confort d'un CDI et d'un revenu stable. Les sociologues les ont baptisés la génération zapping, qui a fait sienne le donnant-donnant…

    Témoignage

    « On choisit un parcours sans connaître la réalité du métier »

    David, entré dans une agence de communication

    A 23 ans, David Foua commence tout juste à savoir ce qu'il fera quand il sera grand. « J'ai un profil atypique », reconnaît le jeune homme, qui vient de signer son contrat de community manager en alternance dans une agence parisienne de communication. Arrivé en France du Gabon en cours de 3 e, David n'a aucune idée de ce qu'il veut faire. Au lycée, il choisit la filière STI (sciences et technologies de l'industrie) sur les conseils de sa professeur principale, « car j'étais bon en maths, mais sans penser aux débouchés ». Or, en 1 re, il réalise que l'électronique n'est pas son avenir. Bachelier, il rate un concours d'interprétariat et s'inscrit en maths informatique et application à l'université, sans conviction.

    Puis un ami qui travaille dans la banque lui donne l'envie d'entrer dans ce secteur. David s'inscrit en BTS banque. « Le problème, c'est qu'on choisit un parcours sans connaître la réalité du métier. » Il s'accroche, « pour au moins avoir un bac + 2 » puis réalise qu'il peut allier son profil créatif — il compose de la musique gospel et du hip-hop — et son goût de la communication. « En classe, on parlait de la digitalisation des banques. Et, avec la musique j'étais déjà sur les réseaux sociaux. » C'est un milieu dans lequel il n'a cependant aucune relation. Grâce à la start-up My Job Glasses*, qui met les jeunes en contact avec des professionnels, David rencontre Mickaël, chef de projet digital. « Il m'a expliqué les enjeux de son métier… Et m'a donné des conseils pour mon CV. » Cette rencontre lui ouvre des pistes. Mieux informé, David trouve une formation de chef de projet digital et un contrat d'apprentissage, grâce à Mickaël. « Il m'avait dit : Reviens me voir quand ton projet sera mûr. »

    * My Job Glasses est à l’origine de l’Observatoire du premier emploi.

    Catherine Gasté, Coralie Garandeau

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