Prep'Avenir : un nouveau diplôme universitaire pour trouver sa voie

« Mon objectif, c’est de sortir en sachant ce que je veux faire » TOM, a intégré le nouveau diplôme universitaire lancé à Evry-Courcouronnes. Il s’adresse aux bacheliers un peu perdus dans leur orientation.

Evry-Courcouronnes, lundi. Les 150 étudiants de la première promo de Prep’Avenir ont un an de formation pour trouver leur voie. Crédit photo : LP/DA
Evry-Courcouronnes, lundi. Les 150 étudiants de la première promo de Prep’Avenir ont un an de formation pour trouver leur voie. Crédit photo : LP/DA

    par Pauline Darvey

    « Mon objectif, c’est de sortir en sachant ce que je veux faire » TOM, a intégré le nouveau diplôme universitaire lancé à Evry-Courcouronnes. Il s’adresse aux bacheliers un peu perdus dans leur orientation. Reportage.

    Jogging noir, baskets et sweat blanc, Tom (Le prénom a été modifié) déroule timidement les quelques phrases qu’il a écrites sur un bout de papier devant la classe.« Mon objectif, c’est de sortir de cette année en sachant ce que je veux faire. »

    Lundi matin, comme une vingtaine d’autres étudiants, ce bachelier a participé à son premier cours de « méthodologie de la démarche projet ». « L’idée c’est de leur donner des outils de gestion du temps, des tâches… pour qu’ils puissent les mettre en pratique, glisse Philippe Desmoucelle, le formateur, qui est également coach professionnel et conseiller ressources humaines en entreprise. La première chose, c’est d’abord de définir “où je vais”. » Et ça tombe bien. Puisque Tom et ses quelque 150 camarades de promo viennent d’intégrer Prep’Avenir. Proposée par l’université d’Evry, cette toute nouvelle formation, unique en France, a justement pour but de les aider à trouver leur voie.

    Bien préparer son orientation

    « Ce diplôme universitaire (DU) est destiné aux étudiants qui ont besoin d’un an pour faire leur choix d’études ou de vie, résume Véronique Gaillard, la directrice pédagogique. A l’issue, ils auront validé un bac + 1 et ils pourront se lancer dans le monde professionnel, s’engager dans un service civique ou encore poursuivre des études supérieures. » Dans ce dernier cas, ils devront débuter en première année de la licence de leur choix.

    Une orientation qui aura normalement été mûrement réfléchie et préparée au cours des mois précédents grâce à des ateliers et des stages. Car c’est là l’un des premiers objectifs de Prep’Avenir : lutter contre les choix par défaut qui conduisent souvent à des échecs. En première année de fac, notamment, les bancs des amphis se clairsèment très vite au fil des semaines. A l’université d’Evry-Courcouronnes, par exemple, plus de 60 % des inscrits n’ont pas validé leur première année de licence en 2019-2020.

    Aymen aurait pu être un de ces décrocheurs. « Je voulais faire un BTS informatique pour devenir développeur Web, confie le jeune homme de 17 ans, qui fait partie de cette première promo Prep’Avenir. Mais c’était surtout parce que je ne savais pas vraiment quoi faire d’autre. Et comme plusieurs membres de ma famille sont dans ce milieu, je me suis dit pourquoi pas… »

    En terminale au lycée du Parc des loges à Evry-Courcouronnes, Aymen fait plusieurs vœux en ce sens sur Parcoursup. Mais il est refusé partout. Jusqu’à tomber sur Prep’Avenir. Et à peine quinze jours après la rentrée, Aymen en est déjà convaincu : cette formation va lui permettre d’élargir ses horizons. « Je me rends compte que l’informatique, ça ne me plaisait pas vraiment, constate-t-il. Je n’avais pas connaissance de tout ce que je pouvais faire… »

    « Ici, c’est différent, on nous valorise… »

    Désormais, cet habitant de Tigery envisage de faire un métier en lien avec sa passion pour le foot, comme agent de joueur ou journaliste sportif. « Avant, ça me paraissait inaccessible tout ça, sourit-il. Jusqu’à présent, je n’avais fait que des choix par défaut. Mais ici, c’est différent, on nous valorise… » « La confiance en soi est l’une des clés », abonde Philippe Desmoucelle. « Souvent, ces jeunes n’ont pas été acceptés là où ils voulaient aller donc il y a une notion d’échec, rappelle le formateur. C’est important de leur montrer que c’est possible de faire quelque chose qui leur plaît. » La recette de Prep’Avenir repose d’ailleurs en grande partie sur le développement du « savoir être ». Au programme, des ateliers d’expression orale, de coaching, de culture numérique ou encore de connaissance de soi. Le tout animé par des intervenants tels que la Scène nationale de l’Essonne, la Faculté des Métiers, L’Agence des quartiers, etc.

    « C’est important de pouvoir travailler sur les codes sociaux, sur le comportement en société, assure Véronique Gaillard. L’idée, c’est vraiment d’être dans une approche globale et de prendre en compte tous les aspects de la vie de ces jeunes », décortique la directrice pédagogique.

    Au cours de l’année, les étudiants pourront également affiner petit à petit leur choix en testant des licences ou en découvrant des métiers grâce à des stages ou à des interventions de professionnels.

    Sébastien n’avait, par exemple, jamais envisagé d’être gendarme… Jusqu’à la semaine dernière. « Ils sont venus présenter leur métier et ça m’a donné envie », confirme le jeune homme, qui prévoyait, il y a encore quelques semaines, de s’inscrire en Sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps). « Parce que j’aime bien le sport mais je n’avais pas d’idée précise de ce que je voulais faire… » A l’inverse, Nico a, lui, une idée de métier très précise en tête. « Je voudrais être investisseur immobilier », prévient-il. Une fois son bac en poche, le jeune homme comptait se lancer immédiatement dans la vie professionnelle. « Mais je me suis rendu compte que sans apport de départ, c’était compliqué, reconnaît-il. Il faut aussi avoir des compétences pour être entrepreneur. Finalement, Prep’Avenir, c’est pile ce qu’il me faut. Ça va me permettre de travailler sur moi et de trouver une formation. »

    « On sent qu’il y avait un réel besoin »,

    se félicite la responsable de Prep’Avenir. Depuis la rentrée, les demandes d’inscription continue à affluer. Une trentaine de candidats sont déjà sur une liste d’attente.

    Candidature sur dossier

    Pour les néo-bacheliers : CV, lettre de motivation + avis du lycée sur le projet d'intégration au DU, entretien.

    Débouchées du DU

    Après évaluation en contrôle continu et la présentation orale et écrite du rapport d’immersion, les diplômés peuvent poursuivre un cycle d’études supérieures, s’insérer professionnellement (via des certifications qualifiantes ou formations courtes) ou s’engager dans le milieu associatif.

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    L'Ecole Multimedia
    Marketing / Communication
    Paris
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    Commerce / Gestion / Management
    Lille