Six étudiants récompensés grâce à leur dévouement aux autres

Agés de 20 à 24 ans et issus de milieux modestes, les lauréats du Prix de l'égalité des chances se partagent une enveloppe de 35 000 € afin de soutenir leur engagement dans le milieu associatif

Cergy. Les six jeunes (ou les personnes les représentant) ont été invités à l’hôtel du département pour y recevoir leur chèque. (LP/M.G.)
Cergy. Les six jeunes (ou les personnes les représentant) ont été invités à l’hôtel du département pour y recevoir leur chèque. (LP/M.G.)

    Les applaudissements sont nourris. Hier matin, lors de la dernière séance du conseil départemental avant les vacances, les élus présents ont les yeux rivés vers six personnes installées dans l'espace réservé au public. Myriam, John, Bilal, Samuel, Antoine et Maxime ont entre 20 et 24 ans.

    Ils ne se connaissaient pas. Pourtant, des points communs, ils en ont. A commencer par cette détermination qui les anime tant. Ils sont exemplaires à l'école et sont engagés au niveau associatif. Pour ces deux raisons, le département les a primés. Ils sont désormais les six lauréats du Prix de l'égalité des chances.

    De quoi rendre fiers ces étudiants issus de milieux modestes. Une enveloppe globale de 35 000 € a été votée, à l'unanimité, pour leur permettre de poursuivre leur chemin. « Ce prix a été créé en 2012. L'idée, c'est de récompenser les talents val-d'oisiens, dont les familles ont un quotient familial inférieur à 15 000 € par an, et qui se distinguent par leur parcours académique et leur engagement citoyen », explique Armand Payet (LR), en charge de l'éducation et de l'égalité des chances. Argenteuil, Courdimanche, Méry, Garges-lès-Gonesse, Beaumont-sur-Oise, les lauréats représentent presque tout le département, « sauf le Vexin », concède toutefois l'élu.

    Parmi ces jeunes, il y a Myriam, la seule femme de cette troisième promotion. Quand elle reçoit son chèque de 6 400 €, l'étudiante en deuxième année à Sciences-po Paris a le sourire. « Cette aide, c'est un tremplin, insiste-t-elle. Cela va me permettre de financer mon année à l'étranger. » En septembre, cette habitante d'Argenteuil âgée de 20 ans s'envolera pour la Turquie pendant une année scolaire. « Je vais y apprendre la langue », précise celle qui rêve de devenir ambassadrice de France à l'étranger.

    Pour passer le concours du ministère des Affaires étrangères, elle doit maîtriser un idiome rare, d'où le choix du turc. Sixième d'une fratrie de huit enfants, Myriam veut promouvoir la France à l'étranger. « J'ai toujours aimé ça, je suis française d'origine tunisienne, j'ai donc toujours baigné entre deux cultures », explique-t-elle. A Argenteuil, elle a cofondé l'antenne locale de l'association Co-exister qui promeut le vivre-ensemble.

    Cet engagement se retrouve chez tous les autres lauréats. John, 21 ans, originaire de Courdimanche, fait beaucoup pour aider des jeunes du Mali à obtenir des fournitures scolaires. Il suit une formation dans la prestigieuse école d'ingénieurs ECAM-EPMI à Cergy. Il passe en cinquième année. Pour intégrer cet établissement, John a fait un prêt de 15 000 €. « Je ne voulais pas que mes parents portent ce fardeau financier », insiste-t-il. Les 5 000 € donnés par le conseil départemental vont lui permettre de payer une partie de ses frais d'inscription.

    Les métiers manuels ne sont pas en reste. Samuel a ainsi obtenu 7 000 €, pour lui permettre de poursuivre sa formation de luthier à l'École nationale de lutherie à Québec.

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