Une année sabbatique, pour quoi faire ?

Prendre du temps pour soi avant de se lancer dans les études, l’idée séduit beaucoup de bacheliers. Est-ce le bon moment ? Comment en profiter vraiment ?

Louise-Marie s'est inscrit au programme Youth Exchange de la Fondation Rotary
Louise-Marie s'est inscrit au programme Youth Exchange de la Fondation Rotary

    Elle serait même partie plus tôt si cela avait été possible. Mais c'est juste après son bac que Louise-Marie a enfin pu s'envoler vers… une destination inconnue. Elle est alors acceptée pour entrer chez Neoma Business School, mais veut profiter du moment et s'inscrit au programme Youth Exchange de la Fondation Rotary. L'un des principes de ce séjour pourrait en décourager plus d'un : « On donne une liste de 20 pays et on apprend au dernier moment où on va »,explique Louise-Marie. Pour elle, ce sera le Brésil, immergée dans une famille pour 6 mois minimum. « Les premiers temps étaient durs, concède-t-elle, mais dès que j'ai commencé à maîtriser le portugais, ma vie est devenue passionnante. »

    Celle qui ne parlait pas un mot au départ se débrouille à l'aide de dessins, rencontre des gens, jusqu'à se mettre un nouveau défi en tête : intégrer une université brésilienne. « Je suis allée voir directement le directeur de la fac locale pour lui parler de mon séjour. » Ca marche : le directeur accepte que Louise-Marie suive quelques cours dans les matières de son choix, sous réserve de passer un test de portugais, qu'elle réussit. Même s'il ne s'agit pas d'une année à part entière, elle étudie la stratégie d'entreprise, la philosophie, le droit, et se passionne pour l'anthropologie. « Cette année a été la plus riche de ma vie, sur le plan personnel et pour ma réflexion professionnelle » explique Louise-Marie, qui s'est longtemps, par la suite, « sentie plus brésilienne que française », et a finalement intégré Neoma BS l'année suivante. Pour elle, l'après-bac est le moment idéal pour prendre un an : « On est assez âgé pour réfléchir par soi-même, et assez jeune pour ne pas être trop formaté. C'est l'âge parfait ! »

    Prendre le temps de s’affirmer

    L'année sabbatique après le bac n'est pas du goût des Français, contrairement aux pays anglo-saxons et scandinaves, où la gap year séduit jusqu'à la moitié des jeunes après l'école. D'ailleurs, Alexandre se serait bien passé de son année sabbatique. Et pour cause, c'est suite à un accident et une lourde opération, qui le laissera alité pendant plusieurs mois, qu'il ne peut s'inscrire en BTS comme prévu. « De juin à Noël, j'étais hors d'état de commencer toute formation, donc je devais attendre l'année suivante », se rappelle-t-il. Mais dès le mois de décembre, Alexandre n'a plus envie d'attendre sans rien faire. Il connaît la restauration, mais va découvrir l'hôtellerie, en travaillant pour un grand 5 étoiles parisien, puis un autre.

    Lorsque la saison des inscriptions s'ouvre de nouveau, il est « plus professionnel, plus mature » et mieux fixé sur ce qu'il veut faire. Il intègre alors le bachelor Marketing du tourisme et de l'Hôtellerie de l'ESG, dont il termine actuellement la dernière année. Pour enchaîner par… une nouvelle année sabbatique. « Je souhaite prendre une année pour me perfectionner en vue d'intégrer un bon Master l'an prochain », explique Alexandre. Pour lui, rien ne sert de se presser quand on peut prendre le temps de progresser, de mûrir : « La première année sabbatique n'était pas voulue, mais celle-ci l'est complètement ! »

    Le chiffre :

    1 bachelier sur 4 ne s’inscrit pas tout de suite dans l’enseignement supérieur. Parmi eux, le nombre d’années sabbatiques reste un mystère…

    Le coût d’une année hors de France

    Séduisant sur le papier, partir à l’étranger pour un an peut coûter cher. En fait, tout dépend de votre destination et surtout de votre programme.

    1. Je voyage

    Le fameux « tour du monde » suppose une bonne enveloppe de départ. Comptez autour de 3 500 euros pour un billet « tour du monde » selon les opérateurs, le nombre de régions et le nombre de vols par région. Au-delà du tour du monde – qui vous coûtera en moyenne 10 000 euros -, vous pouvez parfaitement voyager dans un seul pays, ou rester dans la même région. Là, évidemment, il vous faudra calculer votre budget selon les prix locaux : quel loyer pour se loger ? Combien pour se nourrir, sortir ? Quelles assurances santé/voyage ?

    2. Je pars travailler

    Partir travailler dans un autre pays est également prisé, surtout lorsqu’on souhaite mettre cette année à profit pour apprendre une langue. Vous toucherez le salaire local, et devrez aussi prévoir des périodes sans revenu : combien de temps pour trouver un job avant votre arrivée ? en cas de changement de poste, de ville ? Il est rare de bénéficier en quelques mois du système d’assurance-chômage…

    3. Je fais un peu des deux

    Parcourir le monde entier n’empêche pas de s’arrêter quelques temps pour gagner un peu d’argent. Des petits jobs, présents partout, au woofing (formule où l’on est nourri et logé en échange de son travail, souvent agricole), des solutions existent, qu’il faut trouver. Les sites des ambassades et alliances français peuvent être d’une bonne aide. On y trouve des missions de baby-sitting, de cours particuliers pour les enfants d’expatriés… Le genre de mission idéale quand on ne parle pas encore la langue.

    Quelles aides ? De nombreuses bourses existent pour les étudiants… Pour les bacheliers, c’est plus compliqué. Certains Conseils régionaux et généraux proposent tout de même des aides, ainsi que des comités d’entreprises. Et pourquoi pas le crowdfunding ?

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